DEBOUT SUR LE ZINC
Debout sur le Zinc nous offre la poésie de ses chansons neuves, aux couleurs si singulières et si familières à la fois – un univers où s’invente un territoire commun entre l’écriture des maîtres de la chanson française, l’élégante simplicité du folk anglo-saxon et l’énergie conviviale du rock… Avec ce dixième album studio, le groupe confirme sa place unique dans le paysage musical français – un lien singulier d’amitié avec son public, comme si Debout sur le Zinc était l’ami qui sait toujours mettre des mots sur les expériences et les sensations qui d’habitude restent dans la sphère de l’intime.
Le processus est immuable depuis belle lurette : Simon Mimoun et Romain Sassigneux écrivent et composent chacun des chansons qu’ils présentent au groupe, et qui sont arrangées collectivement – « le son et la forme sont les éléments les plus importants pour l’identité des chansons de Debout sur le Zinc », dit Simon. À ce moment-là, « la parole de chacun a la même valeur, nous étudions toutes les propositions d’arrangements », note Thomas Benoit, contrebassiste. Six musiciens construisent donc ensemble des chansons dont on ne saura bientôt plus si elles sont de l’un ou de l’autre.
Debout sur le Zinc n’écrit pas sur l’actualité, mais la porte est ouverte à l’air du temps, comme ici avec Ça va aller, chanson sur la résilience face à la bête immonde, de l’affaire Dreyfus aux attentats terroristes de Toulouse. Un « ça va aller » qui mute en « ça ira », formule magnifique de l’histoire des Français – « C’est le rôle des artistes d’être des témoins », souligne Simon. Dans une veine plus éditorialiste, Romain écrit « une chanson de lassitude » qui interroge L’Élu, un certain président – « Mais les beaux discours, les effets d’annonce / Ne font pas oublier le parfum des ronces ».
Ainsi, en studio, chacun apporte ses instruments, ses envies et ses idées pour construire les chansons de Debout sur le Zinc, toutes différentes et toutes unies, cohérentes avec une riche histoire entamée il y a un quart de siècle mais ouvrant toujours des voies inexplorées. Debout sur le Zinc, ce sont « six personnes qui injectent leurs influences, leurs goûts du moment, leurs cheminements d’instrumentiste », comme le note Romain.